Il y a des jours où j'aimerai être plus une oreille indiscrète.
Sujet concerné : L'autre jour j'étais dans le métro, pour aller rejoindre un ami pour diner. J'écoutais mon iPod, comme d'habitude. Ma haine pour les foules et les transports publics ont fait du iPod et de la lecture une absolue nécessité pendant le trajet du boulot ou en allant n'importe où en ville. Au moins une partie de moi prétend que je suis seul, même en étant au coude à coude avec 100 personnes.
Donc, c"est le soir, et le métro est plutôt vide. La fin du wagon où je monte n'a que 3 personnes. Un gars Indien à moitié endormi qui PUE carrément la sueur et le curry, et deux très attirantes, bien que louches, blondes de 27-28 ans. Elles ont de jolis visages et des hanches larges dévoilées par des vêtements moulants, mais elles ont toutes les deux beaucoup trop de maquillage, et je peux sentir leur parfum à 3 mètres. Aucune des deux n'est une vraie blonde. Quand même, si elles marchaient dans la rue, vous verriez une longue file de têtes tournées à leur passage. Je me demande en passant ce qu'elles font dans le métro. Les filles comme ça ont d'habitude des hommes pour les conduire, ou prennent un chauffeur. Je me demande aussi rapidement si elles vont penser que je sent à cause du gars indien qui pue.
Etonnant ce qu'il peut vous arriver en présence de jolies femmes.
Bref, je m'assois, sort une BD et commence à lire. Entre la musique et le bouquin, je suis instantanément transporté dans ma bulle, et oublie le train, la puanteur, et les dames. Mais alors que mon arrêt est le suivant, et je range ma BD. Je ne fais toujours pas attention, jusqu'à ce qu'il y ait une pause entre 2 chansons de mon iPod, et je surprends un bout de conversation :
“…des fois, le mec voudra te payer en carte bleue, mais ne le laisse pas. Tu l'amènes à un distributeur et surveilles qu'il prenne du liquide. Toujours demander la monnaie en face...”
Je me suis soudainement rendu compte que ces filles sont des prostituées, et l'habituée est en train d'apprendre la nouvelle.Je tourne la tête (pas vraiment en douceur, j'avoue) et la plus expérimentée fait immédiatement un contact visuel. Son expression est neutre. Ni "Qu'est-ce que tu regardes?" ni "Salut soldat, nouveau en ville?" Elle attend que je fasse le premier pas.
Je me rends compte que je dois soit leur faire une proposition, soit m'enfuir du train. Heureusement, mon arrêt arrive à ce moment et les portes s'ouvrent. Sauvé par le gong.
J'aurais quand même aimé avoir suivit cette conversation en entier.
Je parie que c'était énorme.
***
VO